Principal gestionnaire du réseau de distribution de gaz naturel en France, GRDF est engagé de longue date dans le développement de la filière biométhane. Dans les exploitations agricoles mosellanes, ce gaz renouvelable est produit à partir de résidus de cultures et d’effluents d’élevage.
Rencontre avec Philippe Trotot, directeur territorial Moselle et Meuse de GRDF. Ce spécialiste des énergies défend également un engagement citoyen en faveur de l’environnement, comme en témoigne son mandat de vice-président de l’Agence Locale Énergie Climat du Pays Messin.
Un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) pour la méthanisation a été lancé début septembre lors du salon ExpoBioGaz à Metz. Quel est son objectif ?
Cet AMI a été signé par la Région Grand Est, la Chambre d’Agriculture régionale du Grand Est, GRDF et GRTgaz. Il s’agit d’encourager le développement d’une méthanisation durable et respectueuse de l’environnement. L’étude préalable qui a été réalisée montre que les potentiels de gisements sont encore très importants à l’échelle régionale.
Comment la filière méthanisation est-elle représentée dans la région Grand Est ?
Notre région est aujourd’hui le leader national en matière de méthanisation : 65 sites injectent dans les réseaux pour 1,3 TWh, soit l’équivalent de la consommation des habitants de la métropole de Metz. Pour le département de la Moselle, le biométhane représente 3 % du mix énergétique. Cette forte dynamique s’inscrit en adéquation avec la politique de la région qui entend faire du Grand Est un territoire à énergie positive d’ici 2050. GRDF s’est fixé d’atteindre 100 % de gaz renouvelables en 2050 sur son réseau.
De quelle manière GRDF s’inscrit dans cette démarche d’AMI ?
En lien avec les Chambres d’Agriculture et GRTgaz, nous allons à la rencontre des agriculteurs et des élus pour leur proposer des visites de sites de méthanisation. Ces rencontres permettent d’aborder concrètement, avec les futurs porteurs de projets, les questions techniques et financières liées à un projet de méthanisation.
Pourquoi, selon vous, les agriculteurs devraient intégrer l’appel à projets de la région ?
Les agriculteurs qui participeront à l’appel disposeront d’un point d’accueil unique, réunissant toutes les compétences utiles pour réussir leur projet. Ils auront accès aux études réalisées par la Chambre d’Agriculture, pour savoir où il est le plus pertinent de mettre en place un projet. Enfin, un accompagnement personnalisé leur sera offert pour répondre à toutes leurs questions.
Injecté dans le réseau de gaz naturel, le biométhane est utilisé dans les logements pour le chauffage et la cuisson. Ce gaz renouvelable a-t-il un autre usage ?
En plus du chauffage et de la cuisson, le gaz peut être utilisé en mobilité : c’est le gaz naturel véhicules (GNV). Le BioGNV, un gaz vert 100 % renouvelable et produit localement, connaît un très fort développement sur le segment des véhicules lourds. Cette technologie a de nombreux atouts en matière de coût, de puissance, d’autonomie et de transition écologique : De plus cette technologie est concrète avec un très bel exemple d’économie circulaire à la communauté d’agglomération de Sarreguemines Confluences. Tous les bus et bennes à ordures ménagères roulent au BioGNV, produit grâce à la méthanisation des déchets verts eux-mêmes collectés par ces bennes à ordures.Le réseau de distribution passe au vert : GRDF ambitionne 100 % de gaz renouvelables d’ici 2050.